
La musicothérapie est appelée active lorsque le musicothérapeute propose à son patient de s'exprimer par l'utilisation d'objets sonores comme des instruments à percussion, ou par le souffle, la voix, le corps, le rythme, la mélodie.
Le but n'est pas d'apprendre la musique ou d'être dans l'esthétisme, mais d'apaiser une souffrance en exprimant une profonde créativité. Faisons le point.
Qu'est-ce que la musicothérapie ?
Voici la définition d'Edith Lecourt, musicothérapeute : « La musicothérapie est une forme de psychothérapie ou de rééducation, d'aide psychomusicale, selon les cadres considérés, qui utilise le son et la musique, sous toutes leur formes, comme moyen d'expression, de communication, de structuration et d'analyse de la relation. Elle est pratiquée en groupe comme individuellement, avec des enfants comme avec des adultes ».
La musique est omniprésente dans nos vies (radio, TV, cinéma, grandes surfaces, rue…) et a beaucoup d'effets sur nous, le plus souvent à notre insu. Le désir d'utiliser ces effets dans un but de soin existe depuis les temps très anciens dans le monde entier.
Bon à savoir : il n'existe pas de morceau de musique et d'instruments musicothérapeutiques. C'est la relation qui naît entre le thérapeute et la personne ou le groupe qui est elle-même une relation musicale toute particulière.
Utiliser son et musique de toutes les manières est différent de la musique classique et d'harmonie. Le but est d'offrir à l'être humain une liberté d'expression et un mieux-être et non celui de devenir musicien.
À noter : le musicothérapeuthe est un musicien de haut niveau et d'une culture musicale approfondie.
Les pratiques de la musicothérapie se trouvent dans des univers variés :
- dans un but thérapeutique à l'hôpital et dans les centres de soin et de rééducation ;
- dans un rôle psychopédagogique dans les écoles et les centres médico-éducatifs ;
- dans une démarche psychosociale dans les associations, les prisons...
Bienfaits de la musicothérapie active
Le but de la musicothérapie active est « de développer les capacités d'expression du sujet, en particulier sur les plans sensoriel et corporel ». (E. Lecourt)
Souvent, la musicothérapie réunit des méthodes réceptives et actives dans une même séance, ainsi que d'autres pôles artistiques tels que la peinture ou la danse.
Bon à savoir : la musicothérapie réceptive repose sur l'écoute de la musique. Il n'est pas nécessaire de connaître la musique, ce qui compte étant l'écoute, l'attention et la sensibilité.
Cette technique de musicothérapie active présente « des répercussions positives sur les apprentissages » :
- en augmentant la capacité à penser, à symboliser ;
- à être dans l'imaginaire ;
- à développer les capacités d'expression en « débloquant les inhibitions » ;
- en exprimant des sentiments refoulés ;
- en relaxant ou bien en stimulant ;
- en aidant à la gestion de l'agressivité et des angoisses ;
- en diminuant la douleur : fibromyalgie, céphalée, maux de dos, douleurs chroniques… ;
- en améliorant les troubles d'inadaptation sociale ;
- en atténuant certains signes de la dépression…
La musique peut reconstruire des circuits cérébraux et nerveux que l'on croyait défait.
À noter : la musicothérapie agit aussi sur la physiologie, par exemple, jouer des percussions améliore « la rééducation de la coordination des mouvements ». D'ailleurs, une étude de l'lOMS a relevé que les arts jouent un rôle majeur dans le cadre de la prévention des problèmes de santé, de la promotion de la santé et de la prise en charge et du traitement des maladies tout au long de la vie.
Musicothérapie active : pour qui ?
La musicothérapie active est indiquée à tous les êtres humains :
- Les enfants pour, par exemple, évacuer colère, agressivité, tension : « cela leur permet donc de traduire leur mal-être en musique plutôt qu'en paroles, ce qui se révèle souvent plus aisé ».
- Les personnes handicapées pour s'exprimer au travers d'un instrument et se faire entendre par le son par exemple.
- Les personnes âgées pour les aider à garder leur mémoire.
- Les personnes ayant eu un AVC pour rééduquer le langage et la gestuelle (à raison de deux séances par semaine pendant trois mois, on observe une nette amélioration des symptômes).
- Les personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer pour rééduquer la mémoire en mémorisant des chants et morceaux de musique.
- Les personnes souffrant de la maladie de Parkinson pour « dynamiser et déverrouiller ».
- Les personnes en milieu carcéral.
À noter : au XIXème siècle, dans les asiles, des chorales et des fanfares étaient organisées pour socialiser les patients.
Musicothérapie active : différentes techniques utilisées
Plusieurs techniques de musicothérapie active sont connues :
- La méthode Orff, du nom du compositeur Carl Off et sa composition Carmina Burana. Sa méthode est une approche rythmique pour tous et principalement pour les groupes, en commençant par des exercices progressifs avec des instruments de percussion et des percussions corporelles pour favoriser la stimulation, la structuration, l'équilibre émotionnel et psychomoteur, et le plaisir de jouer avec la musique.
- La méthode Dalcroze est davantage centrée sur le mouvement et le corps.
- La méthode Willems s'intéresse à la qualité de l'écoute et à la musicalité.
Le travail de la voix a également des effets physiques et psychologiques puissants. Ici, le but est « un accordage avec soi-même... prendre possession de l'espace sonore par sa propre voix ».
Par exemple, individuellement ou en groupe, on commence par quelques sons simples que l'on murmure, puis chante jusqu'à s'en « imprégner totalement », avec en même temps, un échauffement physique, un balancement rappelant la berceuse, ou bien une marche rythmée jusqu'à « jouer » avec le son.
Bon à savoir : la psychophonie de Marie Louis Aucher s'inspire de la tradition chinoise, ainsi, notes et vibrations sont en lien avec des parties de l'organisme ; la psychophonie est connue au travers d'un travail vocal pendant la grossesse par la future mère.