Il existe de nombreux troubles cognitifs, d'intensité variable, liés ou non à un traumatisme cérébral.
Découvrons ensemble la définition d'un trouble cognitif, les différents symptômes, les principaux troubles cognitifs, les traitements possibles et les moyens de prévention.
Troubles cognitifs : définition
On appelle trouble cognitif une altération des fonctions cérébrales et en particulier de la mémoire. Il peut aussi se traduire par un ralentissement de la pensée.
Un trouble cognitif peut être dû au vieillissement, à un traumatisme cérébral, à une maladie. Lorsqu'il est lié à l'âge, le trouble cognitif peut rester modéré et ne pas nécessairement évoluer vers la démence.
Par ailleurs, un nouveau terme a récemment été approuvé au niveau international : « la fragilité cognitive ». Elle associe à la fois la notion de fragilité et de troubles cognitifs chez un même individu, suggérant des processus en partie communs, notamment via l’inflammation et le stress oxydatif.
Bon à savoir : une intoxication médicamenteuse peut être à l'origine d'un trouble cognitif.
Symptômes des troubles cognitifs
Il est nécessaire de déceler les symptômes d'un trouble cognitif léger, d'autant plus s'il touche la mémoire, afin d'éviter que la personne ne développe une maladie plus grave comme la maladie d'Alzheimer par exemple. Les sujets souffrant de troubles cognitifs ont tendance à :
- oublier leur numéro de téléphone, le nom d'une personne, une question posée, une information qui vient d'être lue ou entendue, un rendez-vous ou ce qu'elles ont fait dans la journée ;
- être sujettes aux sautes d'humeur ;
- confondre leurs proches ;
- employer des mots non appropriés ;
- s'organiser ;
- être désorientées sur le plan temporo-spatial ;
- effectuer des tâches courantes, que ce soit dans le domaine privé ou professionnel ;
- égarer des objets car elles oublient où elles les ont rangés.
Il faut noter que les symptômes liés aux troubles cognitifs sont extrêmement variables, selon la zone du cerveau qui est touchée.
Bon à savoir : une personne sujette à un trouble cognitif est susceptible de prendre plusieurs fois ses médicaments ou de ne pas les prendre du tout. L'entourage doit donc être attentif.
Principaux troubles cognitifs
Voici les principaux troubles cognitifs indiqués par le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) :
- La démence : elle est parfois génétique. Elle peut aussi être due à un accident vasculaire cérébral (AVC), un traumatisme cérébral. Mais dans la majorité des cas, l'origine de la démence est pathologique (Parkinson, Alzheimer, Huntington). Ces maladies détériorent les fonctions cérébrales.
- L'amnésie : elle peut être causée par un traumatisme cérébral, l'alcoolisme, un ébranlement majeur appelé aussi « concussion ».
- Le delirium : il trouve son origine dans l'alcoolisme et plus généralement dans l'absorption abusive de psychotropes comme les médicaments ou la drogue, mais également dans la privation de sommeil, un trouble psychologique, l'inactivité.
Bon à savoir : si psychose, troubles de l'humeur et troubles anxieux affectent les fonctions cognitives, ils ne sont pas pour autant considérés comme des troubles cognitifs par le DSM. En effet, ils n'ont pas pour symptôme majeur l'aliénation de la fonction cognitive.
Troubles cognitifs : quels traitements ?
Le traitement d'un trouble cognitif dépend de sa cause et des lésions cérébrales.
La prise en charge consiste en un traitement médicamenteux associé à une thérapie.
Dans certains cas, une guérison est possible. Dans d'autres, et notamment en ce qui concerne certaines amnésies, le traitement est capable d'atténuer les symptômes sans toutefois permettre une guérison.
Bon à savoir : on a constaté des cas de démence réversible lorsque l'état est dû à un déséquilibre nutritionnel, une dépression, une infection, une intoxication médicamenteuse ou encore une affection cardiovasculaire.
Prévention des troubles cognitifs
Réduire les facteurs de risque
Il est possible de prévenir le déclin cognitif en réduisant le nombre des facteurs responsables comme l'ont démontré de nombreuses études scientifiques parmi lesquelles l'étude Syst-Eur. Il est ainsi vivement recommandé de :
- Prendre en charge le stress, la dépression, le diabète, l'hypertension artérielle, l'hypothyroïdie et toutes pathologies chroniques, car cumuler les maladies augmente potentiellement les risques de troubles cognitifs (à noter qu'en France, les troubles cognitifs concerneraient 29 % des sujets diabétiques ayant entre 75 et 79 ans).
- Éviter les interactions médicamenteuses (attention aux antidépresseurs et antiparkinsoniens, ainsi qu'aux inhibiteurs de la pompe à proton lorsqu'ils sont consommés de façon prolongée ou répétée).
- Adopter une bonne hygiène de vie :
- Sommeil, sieste d’une heure (pas plus) après le repas du milieu de journée chez les plus de 65 ans.
- Alimentation équilibrée :
- le régime méditerranéen est connu pour ses bienfaits de protection des fonctions cognitives, réduction des risques de dépression),
- le régime MIND qui renforce les consignes élaborées par le régime méditerranéen (consommation régulière de légumes à larges feuilles vertes, d’autres légumes, de noix, de baies, de graines entières, de poisson, de volaille, d’huile d’olive, de vin tout en limitant la viande rouge, le beurre, les aliments frits, le fromage),
- les personnes qui consomment le plus de flavonols (un sous-groupe des flavonoïdes que l’on retrouve principalement dans certains fruits, légumes et plantes) présenteraient une dégradation de leurs capacités cognitives ralentie par rapport à ceux qui en mangeaient le moins.
- Consommation modérée d'alcool (trois verres par jour maximum), absence de tabac.
- Pratiquer une activité physique de façon régulière (l'exercice physique amène les muscles à sécréter une hormone, l’irisine, qui a des effets bénéfiques sur la plasticité synaptique et la mémoire).
- Enrichir sa vie sociale.
- Prendre en charge les pertes auditives.
- Conserver tout au long de la vie une activité intellectuelle suffisante.
- Garder du temps pour les loisirs.
- Lutter contre l'ennui et la sédentarité.
- Prévenir le plus possible les traumatismes crâniens et autres commotions cérébrales qui augmentent considérablement les risques de démence (+24 %) et de maladie d'Alzheimer (+16 %) future.
Bon à savoir : plus vous mettez en place de solutions pour lutter contre les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires (activité physique, bonne alimentation, poids maîtrisé, bonne tension artérielle, etc.) plus le risque d’atteinte cérébrale diminue. Une étude de l'INSERM montre ainsi que, par rapport au groupe ayant un niveau de santé cardiovasculaire faible, les individus ayant un niveau intermédiaire et ceux ayant un niveau optimal avaient un niveau de risque de démence abaissé respectivement de 39 et 43 %.
Notez qu'il est également important d'avoir un apport suffisant en vitamines du groupe B. En effet, une carence multiplie les risques de démence.
L'action de la caféine sur le fonctionnement cérébral
La caféine agit sur le fonctionnement du cerveau et nombreuses études ont montré qu’elle favorise la vigilance, l'attention, la vitesse du traitement de l'information, la réactivité, l'endurance à l'exercice physique et l'humeur.
D’autres résultats sont en faveur d’un rôle bénéfique de la caféine consommée au long cours pour préserver la mémoire et retarder le déclin cognitif lié à l'âge. La caféine pourrait aussi avoir un impact positif dans certaines pathologies neurodégénératives et elle a été associée à une diminution du risque de maladie d'Alzheimer et de la maladie de Parkinson.
Source : Ribeiro J. et al. Caffeine and adenosine. Journal of Alzheimer’s Disease 20 (2010) S3–S15. DOI 10.3233/JAD-2010-1379.
Le ginkgo biloba pour oxygéner le cerveau
Par ailleurs, les feuilles de ginkgo biloba sous forme d’extrait normalisé (EGb 761), en permettant une meilleure oxygénation du cerveau, aideraient à ralentir le déclin cognitif. Toutefois, si l'on en croit la revue Prescrire, le Ginkgo biloba, utilisé dans les troubles cognitifs des patients âgés, n’a pas d’efficacité démontrée au-delà de celle d’un placebo mais expose les patients à des hémorragies, des troubles digestifs ou cutanés, des convulsions et des réactions d’hypersensibilité.
L'action protectrice du bacopa et du safran
Dans le même ordre d'idées, le bacopa, utilisé en médecine ayurvédique, est riche en bacosides qui protègent le cerveau des dommages causés par les radicaux libres en stimulant l’activité des enzymes antioxydantes. Ils agissent sur l’hippocampe (zone impliquée dans la mémoire), le striatum (zone de la prise de décision) et le cortex préfrontal (zone rattachée aux émotions et humeur).
On recommande en général de prendre deux gélules de bacopa chaque matin pendant un mois, un mois sur deux.
De même, le safran possède des effets antioxydants et anti-inflammatoires relativement puissants. Des effets bénéfiques ont notamment été confirmés dans divers modèles expérimentaux de la maladie d’Alzheimer. Ils ont mis en avant de meilleures capacités d’apprentissage et de mémorisation ainsi qu’une diminution de la perte des neurones dans le cerveau, en particulier dans l’hippocampe.
Source : Zhang, D. et al. Inflamm. RES. 69, 267-278 (2020).
Dans le même ordre d'idées, l'ashwagandha, une plante utilisée en médecine ayurvédique, favoriserait la régénération des neurones et repousserait le déclin cognitif. On trouve cette plante sous forme de gélules ou de poudre à prendre en cures de trois mois.
L’Hericium erinaceus, le champignon neuroprotecteur et neurorégénérateur
L’Hericium erinaceus est un champignon aussi connu sous le nom de « crinière de lion » et communément appelé « houtou ». Il est prescrit en médecine chinoise traditionnelle (MTC) depuis 2 000 ans.
Il est particulièrement riche en polysaccharides, protéines, lectines, phénols et terpidoïdes (et en particulier les hericenones et les erinacines) qui exercent une activité neuroprotectrice et neurorégénérative. De plus, il stimule la synthèse du facteur de croissance nerveuse (NGF), une protéine impliquée dans la prévention de la mort des neurones et qui contribue au maintien et au bon fonctionnement des neurones.
Des recherches japonaises ont montré qu'une supplémentation en poudre d'Hericium erinaceus riche en héricénone à raison de 250 mg par jour améliore de façon significative la fonction cognitive.
Source : Neuroregenerative potential of lion's mane mushroom, Hericium erinaceus (Bull.: Fr.) Pers. (higher Basidiomycetes), in the treatment of peripheral nerve injury (review).
Mieux encore, une équipe taïwanaise a prouvé qu'une supplémentation de trois capsules (350 mg) par jour de mycélium d'Hericium erinaceus enrichie en érinacine A améliorait la sensibilité aux contrastes, un trouble de la vision fréquemment observé dans la maladie d’Alzheimer.
Source :Prevention of Early Alzheimer’s Disease by Erinacine A-Enriched Hericium erinaceus Mycelia Pilot Double-Blind Placebo-Controlled Study, 2020.
La méditation contre le vieillissement cérébral
La méditation a un effet positif sur le vieillissement cérébral (en permettant une réduction du stress, de l'anxiété, des émotions négatives et des problèmes de sommeil). En effet, une étude a montré que les régions cérébrales avec un plus grand volume ou métabolisme chez les personnes pratiquant la méditation sont spécifiquement celles qui déclinent le plus avec l'âge.