Les psychoses sont un ensemble de troubles psychiatriques qui se caractérisent par des délires et des hallucinations. La schizophrénie et la paranoïa sont les psychoses les plus connues, mais ce ne sont pas les seules. Une prise en charge psychiatrique spécialisée est toujours nécessaire pour soulager les symptômes.
Psychoses : définition
Les psychoses sont des troubles psychiatriques rares (la schizophrénie concerne 1 % de la population).
Elles ont toutes des caractéristiques communes qui permettent de faire le diagnostic de la maladie : délires, hallucinations et troubles du court de la pensée très invalidants qui entraînent souvent des troubles du comportement.
Bon à savoir : le mot « psychose » vient du grec « psychè » qui signifie « l’esprit », et de « ôsis » qui signifie « anomalie ».
Les psychoses sont une grande famille qui regroupe :
- la schizophrénie ;
- la paranoïa ;
- les paraphrénies ;
- la bouffée délirante aiguë ;
- certaines formes graves de trouble bipolaire ;
- la mélancolie ;
- la psychose hallucinatoire chronique ;
- la pharmacopsychose (induite par les drogues).
L’intensité des symptômes et leur durée varient d’une personne à l’autre, et surtout d’une maladie à l’autre. Certains troubles ne durent que quelques jours (bouffée délirante aiguë) alors que d’autres sont présents de façon chronique (schizophrénie). Ils peuvent apparaître à n’importe quel moment de la vie, sans distinction de sexe, d’origine sociale ou d’éducation.
Toutes les psychoses entraînent des répercussions sur la vie quotidienne, que ce soit sur le plan psychologique, familial, professionnel ou amical. Les relations sociales et l’autonomie sont difficiles pour les personnes psychotiques qui vivent à travers leurs pensées délirantes et ont perdu tout contact avec la réalité.
Symptômes des psychoses
Les psychoses ont toutes des symptômes communs plus ou moins intenses selon les troubles et les personnes :
- le délire portant sur différents thèmes comme la persécution, la mégalomanie ou le mysticisme (l’adhésion au délire est toujours totale) ;
- les hallucinations auditives, visuelles, olfactives ou encore cénesthésiques ;
- les troubles du court de la pensée avec des raisonnements illogiques, des idées fixes et des pensées parasites ;
- les troubles du langage avec un discours incohérent, des coq-à-l’âne, ou des néologismes ;
- l’agitation avec des gestes impulsifs, des mouvements répétés ou des rires sans rapport avec la situation ;
- les troubles du comportement avec une immobilité, un mutisme ou bien une agressivité envers les autres ;
- les troubles émotionnels avec une incapacité à exprimer ses sentiments, ou bien de façon inadaptée à la situation ;
- la dépersonnalisation qui s’accompagne souvent d’anxiété ;
- des troubles du sommeil (réveils nocturnes, diminution du temps de sommeil) et de l’appétit (refus de manger par peur de l’empoisonnement).
Les symptômes apparaissent progressivement ou très lentement. Il existe parfois des signes avant-coureurs qui interpellent l’entourage.
Causes des psychoses
Les psychoses ne sont pas liées à une seule mais à la combinaison de plusieurs causes :
- biologiques (atteinte de la dopamine dans le cerveau) ;
- génétiques (les antécédents familiaux de psychose augmentent les risques) ;
- environnementales (maltraitance) ;
- psychotraumatique ;
- psychosociales ;
- toxiques (prise de drogues ou de médicaments) ;
- physiologiques (la vieillesse est un facteur important dans le cas de la psychose hallucinatoire chronique par exemple).
Psychoses : diagnostic et traitements
Le diagnostic des psychoses est clinique, c’est-à-dire qu’il se fait à partir de l’entretien avec un médecin, un psychiatre ou un psychologue. Certains professionnels utilisent des échelles d’évaluation adaptées à chaque maladie.
Le traitement des psychoses dépend de l’intensité et de la durée des symptômes, mais aussi du retentissement sur le comportement et la vie quotidienne. Comme l’adhésion au délire est totale, il est parfois difficile pour la personne psychotique d’accepter les soins. Une hospitalisation sous contrainte est proposée dans les cas où la personne est un danger pour elle-même ou pour les autres.
Des traitements médicamenteux comme les neuroleptiques et les anxiolytiques sont efficaces pour diminuer ou supprimer les symptômes, mais ils doivent s'accompagner d'un soutien psychosocial (concernant la vie quotidienne et la vie en société) destiné à donner une meilleure autonomie aux patients.
Bon à savoir : de nombreuses personnes vivent de façon autonome et adaptée dans la société grâce au traitement et à un suivi psychiatrique régulier.