Membre fantôme

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Homme assis sur un banc avec ses béquilles Getty / Tomwang112

Le membre fantôme, appelle aussi « hallucinose », est la persistance de la sensation ou de la douleur d’une partie du corps qui a été amputée. Il peut s’agir d’un membre, d’une main, ou même d’un sein. La sensation est quasi-systématique, et peut parfois entraîner des douleurs atroces, difficiles à traiter.

Qu’est ce que le membre fantôme ?

Le membre fantôme est un phénomène qui concerne presque 100 % des personnes amputées d’une partie de leur corps. Même si le membre n’est plus présent, la mémoire psychologique de sa présence engendre des sensations parfois très désagréables, voire douloureuses à sa place. Cette sensation peut être :

  • une simple gêne négligeable ;
  • des fourmillements ;
  • une douleur insupportable.

Tout se passe comme si le membre manquant était toujours connecté au corps sur le plan sensitif et moteur. Toutes les parties du corps sont concernées, que ce soit les mains, les pieds, les jambes, les bras, mais aussi les seins, les dents ou le nez par exemple. La gêne et la douleur sont souvent augmentées par le stress ou les changements météorologiques.

À noter : elles durent parfois quelques semaines, mais bien souvent plusieurs années après l’amputation.

Ces perceptions concernent les parties du corps ayant disparu suite à :

  • une chirurgie ;
  • un accident ;
  • des malformations (même congénitales) ;
  • ou des paralysies.

La cause n’est pas liée à la zone de l’amputation mais aux connexions neurologiques du cerveau qui conserve une image corporelle précise. Lors de la perte d’un membre, son image cérébrale persiste et peut activer des sensations gênantes ou douloureuses.

Quelles sont les caractéristiques d'un membre fantôme ?

Le membre fantôme fait donc « croire » à la personne que son membre amputé ressent et fonctionne encore comme s’il était présent. Les symptômes de ce phénomène sont toujours ressentis à l’emplacement de la partie du corps :

  • une gêne ou une sensation de présence ;
  • une sensation de fourmis, de picotements ou de démangeaisons ;
  • des crampes ;
  • une chaleur ou une brûlure ;
  • une sensation de perforation ou de coup de poignard ;
  • des coups d’électricité ;
  • un engourdissement.

Ces symptômes peuvent être rares, modérés ou au contraire permanents. Généralement, ils diminuent avec le temps, aussi bien en intensité qu’en fréquence. Le membre est parfois ressenti en position normale, ou bien plus court, ou encore dans une position totalement inhabituelle.

Il existe une très grande variabilité dans les douleurs et les sensations du membre fantôme. Elles peuvent être déplaisantes voire handicapantes pour certaines personnes.

Bon à savoir : l’exercice physique régulier, la marche, ou encore les massages et la gestion du stress permettent de les diminuer, mais un traitement spécifique est bien souvent nécessaire.

Que faire en cas de membre fantôme ?

Les douleurs du membre fantôme sont des douleurs complexes, souvent difficiles à soulager. Il existe pourtant des techniques et des médicaments pour aider les patients :

  • La technique du miroir est une technique très originale, inventée pour soulager spécifiquement les symptômes du membre fantôme. Elle consiste à tromper le cerveau en lui renvoyant l’image en miroir de l’autre membre existant. Grâce au message visuel, le cerveau pense que le membre amputé fonctionne de nouveau.
  • La stimulation magnétique transcrânienne, une technique qui utilise l’implantation d’une électrode au contact du cerveau, ou la stimulation médullaire, avec des électrodes directement sur la moelle épinière, sont aussi très efficaces. Elles permettent de déclencher une stimulation qui soulage la douleur.
  • Les médicaments peuvent aussi être utilisés pour soulager les douleurs ou les sensations désagréables. Le médecin peut prescrire des antidépresseurs, des antiépileptiques, des antidouleurs, ou même des neuroleptiques.
  • D’autres thérapies alternatives comme les thérapies cognitives, la relaxation, l’hypnose ou l’acupuncture sont aussi utiles pour aider le cerveau à « trier » les informations qui proviennent du corps.

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