Être hypocondriaque, c'est être persuadé d’être malade. Votre perception se focalise alors sur les signes qui confirment cette idée. Lorsque l’investigation médicale ne donne aucun résultat en faveur d’une pathologie et que vous restez sans cesse préoccupé, alarmé malgré le temps qui passe, vous pouvez accepter le diagnostic de l'hypocondrie. Vous êtes victime d'une obsession, d'un trouble cognitif et comportemental qu'il faut traiter comme une phobie.
Voici comment soigner l'hypocondrie.
Zoom sur l'importance du traitement de l'hypocondriaque
Risques sur votre vie sociale et votre bien-être
Si vous vous reconnaissez comme hypocondriaque, c’est probablement parce que les autres vous ont incité à vous poser cette question.
- Votre entourage affectif risque de se lasser.
- Vous gâchez votre temps, voire votre vie en faux problèmes concentrés sur votre personne.
- L’hypocondrie vous conduit à vous isoler et à vous plonger dans l’enfer de peurs imaginaires exclusivement négatives. La psychose vous guette.
Risques sur votre santé
- Il se peut que vous deveniez réellement malade à force d’anxiété.
- Vous vous retrouvez dans la même situation que si vous aviez une maladie psychosomatique dont vous seriez vous-même la cause.
- Vous finissez par souffrir d'une angoisse solidement ancrée qui vous donne des tachycardies sans que vous compreniez pourquoi.
Conséquences sur votre équilibre psychique
Si vous laissez évoluer cette pensée névrotique, elle se transformera en phobie puis en psychose et, à ce stade, vous ne pourrez plus dissocier vos fantasmes de la réalité. L’hypocondrie deviendra alors votre existence, même affective.
Conséquences sur votre travail et votre créativité
Si vous prenez conscience de votre obsession pour la maladie, vous allez disposer d’une nouvelle disponibilité d'esprit pour faire autre chose dans votre vie et dans vos relations avec les autres. Vous découvrirez une joie de vivre impossible à obtenir en cas d’hypocondrie et surtout vous allez libérer vos capacités prisonnières de cette obsession. Vous aurez plus de temps pour votre travail et moins de dépenses médicales qui grèveront votre budget.
1. Reconnaissez les symptômes de l'hypocondrie
Avez-vous vu le film d’animation Madagascar et remarqué le problème de la girafe Melman ? C’est l’hypocondriaque typique dont on rit.
Les symptômes de l'hypocondrie sont les suivants :
- Vous êtes convaincu d’avoir une maladie grave.
- Votre agenda est occupé par les rendez-vous chez les spécialistes.
- Vous avez peur de souffrir, de mourir ou pire, vous êtes peut-être même fasciné par le morbide.
- Vous n’êtes jamais rassuré, vous revenez à vos doutes, refaites les examens médicaux.
- Vous n’êtes attentif qu’à cela : les symptômes et les hypothèses en faveur d’un diagnostic.
- Vous vivez avec vos médicaments.
- Vous êtes irrité ou déçu si les autres ne prennent pas au sérieux vos suppositions et plaintes qu’ils jugent de plus en plus délirantes, à forte raison.
- À un stade avancé d'obnubilation, vous pouvez être victime d’attaques de panique, particulièrement dans les espaces confinés tels que l’avion.
L’hypocondrie peut aussi être l'expression d'un délire du syndrome de la paranoïa.
Bon à savoir : l’hypocondrie est parfois une habitude de vie partagée dans le milieu familial, les enfants devenant hypocondriaques par imitation.
2. Prenez conscience de votre névrose
Écartez avec votre médecin tout diagnostic réel d’une pathologie
- Ne confondez pas l'hypocondrie avec la notion de maladie psychosomatique qui est une conséquence de facteurs agressifs réels.
- Si l’anxiété d’être malade persiste, vous êtes victime d'une obsession personnelle.
Comprenez le processus névrotique en jeu
Une partie de votre cerveau est utilisée de manière exagérée pour relier des signes d’alarme avec des appréhensions catastrophiques à propos d'une maladie. En laissant évoluer ce phénomène, vous renforcez ce type de connexions neuronales. Vos craintes deviennent des croyances. Déprogrammez pendant qu'il est encore temps. Vous êtes dans le cas du traitement d’une phobie.
- Première étape : acceptez indiscutablement le diagnostic de l’hypocondrie. C'est la barrière la plus difficile à franchir car il s'agit d'une activité égocentrique qui occupe et comble les vides existentiels. Il faut vous en détacher. La logique est que si vous cessez d’y penser, vous irez forcément mieux.
- Deuxième étape : acceptez que la souffrance et même la mort font partie de la vie, de la nature. Vous entrez dans le domaine de la philosophie de la médecine chinoise traditionnelle dont la connaissance peut particulièrement vous aider.
Affrontez votre peur
Voici quelques astuces pour vous distancier tout seul de votre peur :
- Notez sur un agenda la fréquence de vos pensées à ce sujet.
- Laissez venir la pensée craintive et observez combien de temps il vous faut pour réaliser qu'il s'agit d'une pensée et non d'un fait.
- Décidez de ne pas aller chez le médecin. Décommandez et affrontez le moment de vide créé : vous seul avec vos souffrances et vos peurs, avez-vous l’audace de les supporter ? Petit à petit, vous verrez que vous en êtes capable. Vos peurs deviennent de moins en moins alarmantes.
- Changez d’air, bougez, choisissez une activité qui vous apporte de la joie telle que vous ne resterez pas renfermé sur vous-même. Chaque jour, imposez-vous une activité physique dans votre emploi du temps : marchez, courez, montez à cheval, dansez, faites de la gymnastique, montez les escaliers… Essayez les thérapies avec approche corporelle qui soignent votre esprit : massages, acupuncture, yoga. Elles vous feront découvrir que votre corps a besoin d’être stimulé pour aller bien et qu'il s'agit d'une condition première pour garder la santé.
- Lisez.
- Favorisez les interactions en groupe qui vous obligent à plus d’exposition et de confrontation avec vous-même.
3. Dissociez votre hypocondrie des syndromes corrélés
Victime d'hypocondrie, vous finissez par décompenser et souffrir d'une immunodépression qui vous fait tomber malade : angine, sinusites, grippe, maladies infectieuses, migraines. Cela vous oblige, sur le long terme, à être sous traitement antibiotique et sous anti-inflammatoires type corticoïde. Prenez la décision suivante : « Je ne veux plus être malade ni prendre de médicaments, ça suffit ».
Traitez les syndromes reliés à l'hypocondrie tels que :
- la nervosité ;
- l'angoisse associée à l'activité obsessive ;
- les syndromes dépressifs : s'ils existent, ils doivent être atténués dans un premier temps avec l’aide médicale et médicamenteuse nécessaire.
Découvrez la phytothérapie et l'homéopathie qui renforcent votre immunité et votre solidité psychologique. Faites-le avec un professionnel pour chacun des problèmes corrélés à l'hypocondrie.
4. Faites appel à un professionnel pour vous libérer des peurs hypocondriaques
Tournez-vous vers des médecines alternatives
- L’hypnose est une alternative efficace sur le monde imaginaire pour vous exposer à vos situations redoutées. On vous les fera visualiser et sentir.
- Étudiez votre biographie pour y trouver une cause simple et possible qui vous aurait conduit à l'hypocondrie, comme par exemple des habitudes familiales ou le souvenir d'un proche ayant souffert d'une longue maladie ou encore une tendance paranoïaque dans votre personnalité qui se serait développée mais contre laquelle vous pourriez lutter en connaissance de cause.
- Utilisez les fleurs de Bach.
Entreprenez une rééducation cognitivo-comportementale à l’aide de professionnels en psychologie
Le but est de changer vos croyances et surtout d'apprendre à ne plus leur donner tant d’importance. Une volonté ferme de votre part est requise : l’hypocondrie est avant tout due à une activité mentale. Rien n’est possible sans la décision infaillible de lutter contre vous-même et de reconquérir vos capacités cognitives.
- Dans une relation à deux, patient-thérapeute : vous trouverez l’appui nécessaire, l’écoute et le réconfort qui vous permettra d’être plus ferme dans votre engagement vis-à-vis de vous-même.
- Dans une dynamique de groupe : vous confronterez vos peurs les plus profondes et serez obligé de désamorcer le processus malgré vous. C’est la pratique de l'exposition-désensibilisation.