Vous souffrez d'agoraphobie si, dans un milieu qui ne vous est pas familier, vous avez peur d’être perdu, isolé, sans recours, et ressentez les symptômes physiques de l'anxiété.
La manifestation aiguë de ce type d’anxiété focalisée est une panique incontrôlable. Conséquence : vous êtes terrorisé à l'idée de sortir de chez vous.
Si vous laissez s'installer cette profonde anxiété sans rien faire, le phénomène va s'accentuer jusqu'à vous handicaper totalement dans la vie et risque de conduire à une vraie dépression. Plus tôt vous prenez en charge ce problème, moins longue sera la guérison, à condition de suivre la démarche appropriée.
Voici comment soigner l’agoraphobie.
1. Reconnaître l’agoraphobie
L’agoraphobie (littéralement la peur des espaces publics) est un trouble acquis du comportement, celui de l’évitement irrépressible des situations angoissantes. Vous êtes victime d'une profonde insécurité personnelle qui s’est déclarée suivant ce mode d'expression phobique depuis le plus jeune âge ou suite à un traumatisme.
Symptômes de l'agoraphobie
Vous êtes peut-être victime d'agoraphobie si :
- Vous ressentez une appréhension dans les espaces suivants :
- les espaces publics ;
- les transports tels que le train, le bus, l’avion, et même la voiture lorsque vous passez dans un tunnel, sur un pont ou dans un embouteillage ;
- les supermarchés ;
- les bars ;
- les discothèques ;
- les restaurants ;
- en faisant la queue dans les banques ;
- la Poste ;
- les administrations ;
- la nature et les grands espaces ;
- au milieu de groupes humains à la faculté, à l'école, au bureau, en réunion.
- Vous ressentez les symptômes physiques de l'anxiété, d'une peur intense :
- tremblements ;
- tachycardie ;
- respiration courte ;
- sueurs ;
- perte d'équilibre ;
- contraction viscérale.
Déterminez la gravité de votre agoraphobie
Comme les 3 % de personnes souffrant d’agoraphobie, ce trouble se développe précocement et par étapes :
Premier stade : l’anxiété
Vous ressentez de l’appréhension dans l’une des situations décrites ci-dessus, sans qu’il y ait d’explication rationnelle.
Deuxième stade : l’angoisse
Vous êtes victime de crises d’angoisse à la simple idée de vous imaginer dans l’une des situations ci-dessus, c'est l'anticipation anxieuse. Vous perdez petit à petit votre rationalité en croyant avoir affaire à une situation réelle.
Troisième stade : le trouble panique
- Vous expérimentez un jour une crise de panique en situation réelle, vous perdez vos moyens.
- Vous êtes finalement convaincu que vous aviez raison d’avoir peur.
- Vous n’avez plus du tout confiance en vos capacités d’autocontrôle, vous avez désormais peur de la peur.
Conséquences :
- Vous vivez assisté. La simple pensée de vous retrouver sans recours et sans aide si cela vous arrive à nouveau vous terrorise.
- Vous n'osez plus sortir de chez vous, même pour faire les courses, car l’idée d’être perdu et victime du trouble panique vous paralyse.
2. Reconnaître et gérer une crise d'agoraphobie
Si vous laissez s’installer une respiration courte sous l'effet de la peur, vous risquez l’hyperventilation (le CO2 est mal expulsé et il y a donc un manque général d'oxygénation de vos cellules) et en conséquence un état de conscience altéré. Vous perdez trop vite vos moyens et cela vous mène à une peur de mourir malgré vous. C'est la catastrophe, vous êtes alors sujet à une crise de tétanie publique et terrifiante, sans raison justifiée pour les autres. Vous paraissez fou alors que vous ne l'êtes pas.
Vous disposez de 3 leviers d’action simultanés pour désamorcer la crise : la reconnaître, respirer, prendre un remède de secours.
Apprenez à voir la crise arriver
- Observez : vous tremblez, votre cœur bat vite, vos mains sont moites, votre respiration devient courte, haletante, vous perdez l’équilibre et avez des vertiges, vos entrailles se nouent… Tous les symptômes de l’anxiété s’installent en quelques minutes.
- Raisonnez pour vous distancier de cette situation. Vous savez que vous avez peur de perdre vos moyens en public ou dans un espace sans secours. Vous avez envie de fuir, mais donnez-vous d’abord du temps pour désamorcer la crise en train de se préparer.
Rétablissez l'équilibre respiratoire
Respirez très lentement et superficiellement. Il n’est pas forcement utile de s’arrêter de marcher puisqu'il vous faut dominer votre peur ni vu ni connu. Si vous êtes en train de conduire, garez-vous. Concentrez-vous sur cette respiration qui doit se rallonger, c'est la seule manière d'éviter la crise en gérant l'hyperventilation. Vous rétablissez ainsi l'équilibre chimique dans votre sang et permettez une bonne oxygénation de vos cellules nerveuses.
Ayez un remède d’urgence pour calmer votre angoisse montante
Ayez toujours un remède d'urgence qui calmera la crise. Cela peut être :
- le Rescue Spray de Fleurs de Bach à pulvériser sous la langue ;
- une goutte d’huile essentielle de lavande, aux propriétés calmantes, sous la narine ou le menton ;
- un comprimé bêtabloquant type propranolol qui permet de réduire les symptômes affolants de la peur ;
- un Doliprane®, qui est aussi un sédatif ;
- un antihistaminique (sans décongestionnant) que l’on trouve sans ordonnance dans les sirops contre la toux ou le mal d’estomac ou dans ceux pour dormir, ou en comprimés ;
- certaines molécules anxiolytiques ne provoquant pas de dépendance mais avec risque de somnolence, telles que l'étifoxine (Stresam®) mais dont l’efficacité est mal évaluée et qui expose à des hépatites et à des réactions d’hypersensibilité graves, dont des syndromes d’hypersensibilité multiorganique (alias Dress), des syndromes de Stevens-Johnson et de Lyell ;
- un antiépileptique d’appoint, type prégabaline (depuis le 24 mai 2021, toutes les spécialités à base de prégabaline ne sont disponibles que via une prescription sur ordonnance sécurisée et pour une durée maximale de prescription de 6 mois).
Important : ne les prenez pas tous en même temps si vous voulez savoir ce qui vous a aidé à vous détendre.
En conclusion, la compréhension du processus d'une crise de panique conduit à sa bonne gestion.
3. Luttez contre votre tendance à l'agoraphobie
Vous devenez l'objet d'une obsession handicapante, la peur d’être victime d’une crise panique avec agoraphobie. Cette dernière est parfaitement irraisonnée et incompatible avec la vie adulte.
Commencez par reconnaître et désamorcer une crise de panique comme sus indiqué.
L'étape suivante dans la lutte contre l'agoraphobie est de procéder à une démarche de désensibilisation. Le but est de se distancier de l'objet de sa peur. Confrontez-vous progressivement à des situations à risque en expérimentant chaque lieu qui vous angoisse et en augmentant petit à petit le temps d'exposition, sans fuir.
- Faites-vous accompagner au début par une personne compréhensive, mais ne devenez pas dépendant de quelqu’un en particulier. Vous pouvez par exemple faire appel à un coach. Pour guérir complètement, vous devrez apprendre à vous éloigner de chez vous, seul, en augmentant progressivement les temps et les distances, sur une longue période.
- Ayez toujours un remède sédatif d’appoint avec vous, commun à toutes sortes d’anxiétés.
- Testez ensuite les situations à risque seul, en prenant soin de maîtriser et d’augmenter graduellement les temps d’exposition.
Conseil : lorsque vous aurez bien compris de quoi il s'agit, faites consciemment l'expérience de l'hyperventilation en respirant très vite et très profondément et observez les effets. Faites suivre d'une respiration lente et superficielle pour voir que les sensations désagréables diminuent. Exercez-vous tous les jours. Vous comprendrez qu'une hyperventilation et la crise de panique sont contrôlables et que ce sont les émotions liées à des pensées négatives qui les déclenchent. Ce sont sur ces dernières que vous allez devoir ensuite travailler.
4. Faites appel à un professionnel
Si vous ne faites rien contre votre agoraphobie, vous resterez prisonnier de votre peur. N’hésitez pas à consulter et à chercher des solutions parmi les propositions suivantes.
Important : ne confondez pas l'agoraphobie avec la dépression qui pourrait en résulter.
Psychothérapies cognitivo-comportementales
L’objectif est de se rendre compte qu’il s’agit d’une peur projetée (angoisse handicapante) basée sur l’intériorisation des situations à risque. Les psychothérapies cognitivo-comportementales vont vous permettre de :
- vous essayer et vous habituer aux situations à risque en groupe, grâce à des jeux de rôle ;
- comprendre le pourquoi de votre agoraphobie dans votre biographie ;
- faire l'apprentissage de la confiance en soi, conquête absolument nécessaire.
Acupuncture
Les aiguilles harmonisent la circulation d'énergie de manière fluide alors que les sentiments de panique, les peurs et les émotions la bloquent. Vous pourrez aussi apprendre à faire de l'acupression dans les situations à risque. Ce traitement est à faire d’abord en plusieurs sessions rapprochées, puis en séances de maintenance une fois par mois.
Article
Traitement anxiolytique ou antidépresseur
Prescrits par votre médecin, ces traitements sont efficaces dans un premier temps, jusqu’à que vous retrouviez une santé et une routine sociale normale.
Important : soyez conscient que ces traitements peuvent vous rendre dépendants. Vous pouvez les prendre ponctuellement puis progressivement vous en défaire en vous éduquant avec les outils thérapeutiques sus indiqués. Le médecin a pour mission d'écarter tout faux diagnostic et de vérifier que vous n'avez pas de maladies organiques sous-jacentes.
Article
Vous ne pourrez réellement vaincre votre tendance au trouble panique avec agoraphobie qu'en poursuivant dans une démarche consciente et volontaire, sans antidépresseurs ni anxiolytiques. Il faut beaucoup de temps, progressez étape par étape.
5. Adoptez des pratiques qui aident à lutter contre l'agoraphobie
Relaxez-vous grâce aux plantes
Prenez à long terme des traitements phytothérapiques et homéopathiques qui vous sont efficaces. Les plantes agissent de manière différente selon les personnes. C'est donc à vous de tester ce qui vous fait du bien.
Vous pouvez utiliser :
- des plantes anxiolytiques : millepertuis, valériane, passiflore, ballote, aubépine. Elles entrent dans la composition de préparation toute faites, telles que Euphytose® ;
- Neurexan®, traitement homéopathique contenant de l’avoine, du café, de la passiflore et du zinc, efficace si la prise est quotidienne ;
- de la rhodiola, antistress, en cure de 2 mois ;
- des fleurs de Bach : elles ont ceci d'amusant qu'elles changent en fonction de votre évolution. À vous de chercher celle qui correspond à votre personnalité en cours de progression.
Mangez équilibré
Faites attention à votre alimentation afin de ne pas avoir de carences en vitamines et magnésium qui pourraient accentuer votre anxiété et conduire à un mauvais diagnostic.
Dormez bien
N'hésitez pas à utiliser un antihistaminique sans décongestionnant (sirop ou demi-comprimé) si vous vous réveillez en pleine nuit, afin que vos heures de sommeil soient complètes.
Pratiquez le yoga et la sophrologie
Ces disciplines vous permettront :
- d’acquérir une respiration saine, clé d'une attitude sereine et maîtrisée ;
- de relativiser vos émotions grâce à la méditation et à la philosophie ;
- d’apprendre à relaxer progressivement tout votre être.
Bon à savoir : la pratique de la méditation en pleine conscience pourrait avoir les mêmes effets qu’un antidépresseuràusage anxiolytique.
Article
Testez les séances d’hypnose
L’hypnose a pour but de vous plonger dans un état proche du sommeil afin de toucher les profondeurs de votre inconscient. Elle fait remonter à la surface des « pensées », des « souvenirs » et des « croyances » et permet de diminuer leur charge émotionnelle.