Des actes tels que regarder par la fenêtre, aller sur un balcon, descendre d'une échelle peuvent paraître banals à effectuer, mais pour certaines personnes souffrant d'acrophobie, il s'agira d'une véritable épreuve. Contrairement à une idée reçue, l'acrophobie, appelée communément la peur du vide ou des hauteurs, n'est pas un pendant du vertige. Ce dernier est un symptôme physiologique (sensation de rotation, tremblement des jambes…). Tandis que l'acrophobie, comme toute phobie, développera un état d'anxiété extrême dans une situation phobogène, en l'espèce un endroit élevé.
Cette peur du vide n'est pas insurmontable, il existe des moyens de la traiter.
Comprendre sa peur
2 à 5 % de la population française serait atteinte d'acrophobie. Les femmes seraient les plus exposées. Connaître l'origine de la phobie permet souvent de traiter cette peur démesurée et irrationnelle, parfois handicapante car elle peut limiter les activités (ne pas pouvoir rendre visite à un proche hospitalisé dans une chambre en hauteur, par exemple).
Trois principaux facteurs peuvent engendrer la peur du vide : un traumatisme ancien, par exemple, une chute pendant sa jeunesse, une défaillance de l'oreille interne, un tempérament anxieux.
L'angoisse liée à l'acrophobie peut provoquer divers symptômes, selon les personnes :
- un flageolement des jambes ;
- une respiration laborieuse ;
- une accélération du rythme cardiaque ;
- un étourdissement ;
- une paralysie temporaire…
Faire un bilan ORL
La phobie du vide peut être due à une défaillance de l'oreille interne. Celle-ci assure l'équilibre du corps et la circulation des informations du cerveau aux membres.
Si cette oreille est déficiente, ce trouble traduit une confusion de l’organisme face à des informations contradictoires transmises par le cerveau, l’œil et les muscles. L’organisme n'est plus en mesure d'évaluer correctement ce qui se passe. La personne touchée se sentira déséquilibrée et éprouvera un sentiment de panique.
Il est conseillé de consulter un oto-rhino-laryngologiste qui établira un diagnostic.
Comment la traiter ?
Souvent, les personnes qui souffrent de cette phobie évitent de se confronter à une situation qui la déclenchera. Cet évitement apporte un soulagement immédiat, mais il alimente également l'angoisse et donc ne traite finalement pas le problème.
Il existe différentes approches pour traiter la phobie des hauteurs :
- consulter un homéopathe ;
- suivre une psychothérapie comportementale et cognitive ;
- employer l'hypnose ;
- faire des séances chez le kinésithérapeute ;
- tester des techniques de relaxation (yoga, sophrologie, etc.)…
Article
S'exposer progressivement au vide
Pour pouvoir dominer ses angoisses efficacement, il est recommandé de se confronter progressivement au problème. C'est la technique la plus courante utilisée par les thérapeutes. Un processus de désensibilisation est mis en place en plusieurs phases.
- Il convient d'abord d'accepter sa phobie du vide.
- Le patient décrit ensuite ses émotions.
- Le thérapeute l'aide à les gérer par des techniques de relaxation.
- Enfin, la personne phobique doit s'approcher progressivement d'un endroit en hauteur.
- À l'issue de chaque progression, un travail de réflexion est effectué.
Depuis 2013, le Centre national de recherche scientifique (CNRS) expérimente un projet de cyberthérapie dont le but est de traiter la peur du vide d'une manière numérique. Les personnes phobiques, équipées de lunettes 3D, sont plongées dans un décor virtuel projeté sur les murs et le sol. Ces mises en situation (être au dernier étage d'un immeuble, par exemple) permettent d'apprivoiser peu à peu l'acrophobie.
Ce qu'il faut éviter
Même s'il est préconisé d'attaquer le problème à sa source, « combattre le feu par le feu », les situations phobogènes (c'est-à-dire qui provoquent des angoisses) sont à éviter afin de ne pas aggraver le traumatisme.
Si malgré toutes vos précautions, vous ne pouvez échapper à un endroit élevé, voici quelques réflexes simples à adopter :
- Prendre appui sur une personne ou un support (un rocher, par exemple), pour avancer.
- Respirer profondément.
- Ne pas fermer les yeux.
- Maintenir une vision droite et loin devant soi.
- Se concentrer sur sa tâche.
Pages Jaunes vous en dit plus
L'acrophobie est une des phobies les plus communes et les plus fréquentes. Heureusement, elle n'est pas incurable. La seule crainte, c'est qu'elle n'évolue pas en névrose. Elle devient pathologique de par son intensité et l'emprise qu'elle a sur la vie des personnes.
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