
Le TOC, ou trouble obsessionnel compulsif, est probablement un moyen de défense, une habitude comportementale absurde adoptée pour se protéger de pensées réitératives, confuses et anxiogènes. Face à un TOC, la priorité thérapeutique est de réduire l'anxiété. Voici comment guérir des TOCs.
1. Comprenez ce qu'est un TOC
Être organisé, méticuleux, avoir des idées fixes concernant l’organisation d’une journée pour faciliter et améliorer la vie ne signifie pas que vous ayez un TOC, ni que vous soyez psychorigide.
Avoir un TOC, c'est répéter plusieurs fois dans la journée, de manière incontrôlée, un même comportement inutile qui constitue une réponse compulsive à des obsessions mentales.
- Une compulsion est un schéma comportemental, répétitif et incontrôlable répondant à un ensemble de pensées automatiques et peu perceptibles (les obsessions) élaborant un message particulier (un ordre, une injonction) sans relation avec la réalité.
- Logées dans la mémoire inconsciente et revenant en boucle, donc peu maîtrisables, ces obsessions génèrent une peur et un besoin de réagir de manière récurrente (les compulsions).
Le TOC est donc un mécanisme de défense développé pour se protéger de pensées réitératives et automatiques, correspondant à des exigences impossibles à exécuter et à gérer.
- Des injonctions mémorisées ressortent en désordre comme un brouhaha mental.
- De telles pensées en boucle génèrent une grande anxiété.
- Le rituel adopté pour y répondre (la compulsion), permet de vivre avec.
Ce trouble apparaît à l’adolescence ou au début de l’âge adulte, mais peut aussi survenir après un accident, un traumatisme, une maladie et après la quarantaine.
Bon à savoir : si vous connaissez un proche qui s’enferme dans des troubles obsessionnels compulsifs, vous êtes face à un mécanisme pathologique qui requiert un cadre psycho-thérapeutique approprié et une bonne connaissance du problème. Proposez-lui de consulter un spécialiste.
2. Différenciez les TOCs
Il existe différentes sortes de troubles obsessionnels compulsifs. Voici la liste des obsessions et réponses compulsives les plus courantes :
- Besoin de rangement parfait, d'alignement et de symétrie par hantise du désordre, même si cela est incompatible avec la vie de famille, les enfants.
- Lavage des mains répétitif, nettoyage excessif, plusieurs douches par jour, évitement des poignées de portes ou rampes d'accès par peur de la saleté et de la contamination.
- Souci permanent d’accumuler, collectionner, acquérir, tout garder par peur de manquer ou perdre.
- Toucher répétitif d'objets précis, de talismans, prière répétitive ou même chemin emprunté, dans le but de conjurer le sort par peur superstitieuse.
- Révision compulsive des écrits, de l'orthographe, des calculs, par peur de l'erreur, de ne pas être parfait, apprécié, ou par peur des jugements.
- Vérification répétitive des portes et du gaz, du branchement électrique par peur d'être responsable d'un accident, d'une catastrophe.
D’autres comportements peuvent ressembler à des TOCs mais n'en sont pas et ne nécessitent pas la même approche thérapeutique :
- Manies nerveuses comme se ronger les ongles, les peaux des doigts, s’arracher des cheveux, se gratter sans raison ou se toucher une partie du visage, bégayer.
- Un trouble du contrôle des impulsions qui répond à un besoin irrépressible de faire le contraire du recommandable et passe par une notion de plaisir : la kleptomanie, l'attitude compulsive vis-à-vis de la nourriture, achats compulsifs.
- Un TOC dû à une surexcitation nerveuse derrière laquelle il n'y a pas de pensées obsessives : expressions verbalisées chocs, tics posturaux, contractions involontaires de muscles.
3. Traitements et solutions pour guérir des TOCs
Le TOC n’est pas facile à soigner car la compulsion est automatique et protectrice. La principale difficulté pour vaincre un TOC est le changement d'habitude.
Vaincre la résistance psychologique
Il est difficile de renoncer à un mécanisme de protection devenu rassurant, même si on comprend de quoi il s’agit. Tout dépend de l'âge et du niveau d'engagement, car une forte coopération de la part du patient est requise. S'il s'agit d’un enfant, une étude systémique, celle des rapports familiaux, est nécessaire.
Un travail d’introspection
Les obsessions agissent comme des programmes automatisés dans la mémoire depuis le bas âge. Elles traduisent des injonctions telles que : « Attention, ne fais pas ci, ne pense pas ça, n’oublie pas de, etc. ». A priori, ces messages sont non traumatisants, mais ils sous-entendent l’exécution du « conseil » pour obtenir une approbation, une récompense, une reconnaissance.
- Selon la sensibilité de l'individu et sa capacité à exécuter, si les ordres sont trop répétitifs, insistants, ces messages finissent vécus comme des pressions permanentes pour satisfaire autrui.
- Si plusieurs injonctions paradoxales agissent en simultané, la personne se trouve coincée dans une terreur mentale permanente.
Peut-on se libérer du TOC en identifiant ces pensées psychogènes ?
Il n’est pas si simple de dégager le contenu des messages car ils ne reposent sur aucune base claire. Il s'agit souvent d'un amas contradictoire.
- Les rechercher dans la mémoire est un travail complexe et épuisant.
- Le malade n'est pas motivé pour s'exposer à l'anxiété en recherchant ce contenu.
- Les automatismes créent une organisation cérébrale et physiologique difficile à remodeler.
Pour identifier des injonctions bloquées dans la mémoire, il faut :
- Repérer et décoder les pensées répétitives, une par une.
- Formuler en verbalisant et par écrit.
- Noter la fréquence de survenue des pensées et leur poids sur le besoin d'exécuter un ordre.
Le recours à l’hypnose et le développement de visualisations mentales agréables permet de les formuler dans un cadre sécuritaire et de les intercepter avec la conscience, donc de les contrôler peu à peu.
Créer des nouveaux automatismes
Attention, même avec des signes d’amélioration, la personne qui souffre d'un TOC est susceptible de retourner à ses mécanismes, comme si des élastiques le ramenaient à ses habitudes. C’est un défi.
- Il n’y a pas de remède miracle pour rééduquer un TOC, il faut de la continuité.
- Des recherches de stimulation cérébrale par ondes électromagnétiques sont en cours d'étude pour trouver un lien de circuit anatomique sur lequel il serait aussi possible d’agir afin d’amoindrir le pouvoir des obsessions.
Pour réduire automatismes et mécanismes comportementaux, il faut y répondre le moins souvent afin de minorer peu à peu les forces de connexion neuronale dans le cerveau, représentant les circuits de la compulsion et de l'injonction.
- Les interférer avec la conscience à chaque fois affaiblit leur récurrence.
- Les remplacer par d'autres habitudes de pensée ou de comportement, par l'apprentissage de la méditation par exemple, est une tactique qui marche dans le temps.
D'autres actions thérapeutiques sont également intéressantes :
- Pratiquer la philosophie et adopter une hygiène de vie type bouddhisme, calme, sans excès.
- Développer le sentiment de valorisation personnelle, source de motivation qui accélère la thérapie.
- Si un contrôle a été acquis, aider d'autres victimes de TOC permet de consolider les résultats.
Traiter l'anxiété est indispensable
Pour se libérer d’un TOC, il ne suffit pas seulement de connaître les obsessions, il faut vaincre la peur de la peur.
Un état de peur permanente finit par perturber les sécrétions hormonales de l'humeur, conditionner le cerveau et les pensées. Un traitement médical antidépresseur peut aider à calmer le patient sur le plan émotionnel. En diminuant préalablement une anxiété installée, le malade entreprend un travail psycho-thérapeutique plus facilement.
Imaginez des solutions alternatives pour être moins soumis à l'anxiété
Choisissez un cadre thérapeutique procurant un sentiment de sécurité et de stabilité tout au long de la rééducation.
Il est important que le malade d’un TOC ne perçoive pas qu'abandonner ses rituels soit une obligation supplémentaire et irréalisable. Bienveillance, tolérance et patience sont des qualités requises pour accompagner le malade durant son processus de guérison.
Le rituel des plantes contre l'anxiété
En adoptant au quotidien et à heure fixe la prise de plantes anxiolytiques sous forme de thé ou autre, l'habitude devient répétée et ritualisée.