Trouble bipolaire

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Psychanalyse contre depression

Le trouble bipolaire (anciennement appelé « psychose maniaco-dépressive ») est une maladie mentale qui appartient à la catégorie des troubles de l’humeur. Il se caractérise par une alternance entre une ou plusieurs phases maniaques et dépressives. Il s’agit d’une maladie chronique qui nécessite une prise en charge spécialisée en psychiatrie et un traitement à vie.

Trouble bipolaire : définition

Le trouble bipolaire est une maladie mentale qui comporte deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive.

La personne bipolaire alterne les cycles entre manie et dépression. Chaque cycle dure de plusieurs semaines à plusieurs mois. Entre 1 et 3 % de la population (650 000 à 1,6 million de personnes) est touchée par cette maladie, sans distinction de sexe, de statut socioprofessionnel ou d’origine. Les premiers signes apparaissent en général entre 15 et 25 ans.

Il ne s’agit pas seulement d’une variation de l’humeur en lien avec les saisons, la luminosité ou les évènements de la vie, mais d’une alternance de symptômes complètement différents en fonction des phases et sans raison apparente. Le bipolaire n’arrive pas à contrôler ces phases et ne s’en rend pas toujours compte. Le diagnostic est souvent tardif car il faut attendre au moins une phase maniaque.

Les conséquences de la maladie touchent tous les domaines de la vie quotidienne, que ce soit le travail, la famille, les relations avec les amis. On observe souvent des problèmes financiers et judiciaires qui peuvent conduire au suicide, à la faillite, à l’hospitalisation ou même à l’emprisonnement.

Symptômes du trouble bipolaire

Les symptômes du trouble bipolaire sont différents selon que la phase soit maniaque ou dépressive.

La phase maniaque se définit comme un épisode d’excitation anormale qui se traduit par une euphorie, une accélération du court de la pensée (tachypsychie), une exaltation de l’humeur, une hyperactivité, une profusion de projets, des dépenses inconsidérées, une désinhibition, une augmentation de la confiance en soi, une diminution du temps de sommeil, une perte d’appétit et une irritabilité.

À l’inverse, la phase dépressive est un épisode de profond désespoir qui se traduit par une grande tristesse, une perte de motivation et d’envie (apragmatisme, aboulie), une perte de plaisir (anhédonie), un ralentissement des pensées et des mouvements, des idées noires ou suicidaires, une culpabilité, des difficultés de concentration et d’attention, des troubles de l’appétit (augmentation ou diminution), une clinophilie (rester coucher pendant des heures) et une augmentation du temps de sommeil, une grande fatigue.

Certaines personnes arrivent à ressentir des phases euthymiques pendant lesquelles leur humeur est stable et normale. Chez d’autres, une phase « mixte » est possible avec des symptômes issus des deux phases.  

Lors des deux phases, des délires et des hallucinations sont possibles, démontrant l’intensité du cycle et nécessitant une prise en charge immédiate dans un service de psychiatrie.

Causes et traitement du trouble bipolaire

Les causes du trouble bipolaire ne sont pas claires.

Elles sont en partie génétiques car le risque augmente en cas d’antécédent familial. En effet, une étude a confirmé la présence d'un facteur de risque commun entre la schizophrénie et les troubles bipolaires, à savoir une variation du gène SNAP25, impliqué dans la neurotransmission. Les causes peuvent également être environnementales (stress, psychotraumatisme, saisons) et biologiques (certains antidépresseurs peuvent déclencher un trouble bipolaire chez certaines personnes).

Par ailleurs, certains facteurs de risque favoriseront le passage à des troubles bipolaires chroniques, notamment la présence initiale d'une maladie auto-immune, une dyslipidémie, un asthme, une BPCO, un diabète sucré, un syndrome de Guillain-Barré, une thyroïdite, un pemphigus, une maladie cérébrovasculaire, une addiction à l’alcool, une cirrhose et divers cancers. Le lien est particulièrement étroit en cas de lupus érythémateux disséminé, de polyarthrite rhumatoïde, de vascularite auto-immune, de syndrome de Gougerot-Sjögren ou de maladie de Crohn.

Le traitement du trouble bipolaire associe :

  • des médicaments : lithium, thymorégulateurs, anxiolytiques, antipsychotiques de première et deuxième génération, carbamazépine, sédatifs et hypnotiques, etc. à l'exception des antidépresseurs, contre-indiqués car ils accélèrent les cycles ;
  • la psychothérapie, avec un psychologue et/ou un psychiatre (voire un neuropsychiatre) pour limiter les symptômes et aider la personne à reconnaître les signes du changement de phase.

À noter : de récentes études suggèrent que la coenzyme Q10 pourrait se révéler utile dans diverses maladies mentalestelles que les troubles bipolaires, entre autres (source : « Coenzyme Q10 a mitochondrial restorer for various brain disorders », Naunyn-Schmiedeberg’s Archives of Pharmacology, octobre 2021).

Le trouble bipolaire est une maladie chronique qui ne se guérit jamais vraiment mais peut se stabiliser avec le traitement. Quoi qu'il en soit, le traitement des troubles bipolaires ne doit pas être inférieur à deux ans.

Des hospitalisations, parfois sous contraintes, sont souvent nécessaires pour aider le bipolaire à gérer les symptômes.

Bon à savoir : l'éducation thérapeutique peut être prise en charge financièrement dans le cadre des programmes autorisés par les agences régionales de santé (ARS). À noter que 50 % des patients rencontrent des difficultés à suivre régulièrement leur traitement.

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