
L'écholalie est un trouble du langage qui altère la qualité de la communication avec autrui. Elle peut entraîner un état dépressif dû à la difficulté de communiquer avec l'entourage. Le point sur sa manifestation, ses causes et les solutions possibles à l'écholalie dans cet article.
Écholalie : qu'est-ce que c'est ?
L'écholalie se définit par l'action de répéter de façon systématique, mais involontaire, la dernière syllabe ou les derniers mots que le sujet a entendus. Les mots prononcés sont plus ou moins incohérents.
Il existe deux types d'écholalies :
- l'écholalie immédiate : la vocalisation est immédiate ;
- l'écholalie différée : la vocalisation intervient bien après que les mots reproduis ont été entendus et ce, quel que soit le contexte.
Cette stéréotypie du langage peut être liée à une difficulté de compréhension du langage. L'écholalie concerne des personnes de tout âge souffrant par exemple :
- d'autisme, chez l'enfant principalement ;
- de déficience intellectuelle : il peut s'agir aussi bien d'enfants que d'adultes ;
- de démence, notamment des personnes âgées.
Bien que l'écholalie soit un des symptômes les plus fréquents de l'autisme, force est de constater qu'il s'agit d'une stéréotypie verbale qui touche aussi des sujets non autistes.
Bon à savoir : l'écholalie est décelée chez près de 75 % des enfants présentant des troubles du spectre autistique.
Causes de l'écholalie
La répétition systématique du langage est un processus normal chez le tout-petit jusqu'à 3 ans, période de la vie où se déroule l'apprentissage du langage. Au-delà de 3 ans, ce comportement vocal est considéré comme un trouble du langage.
Sans que cela soit systématique, l'écholalie peut être engendrée par certaines pathologies comme :
- l'autisme ;
- le syndrome d'Asperger ;
- certaines maladies dégénératives du cerveau dont la maladie d'Alzheimer ;
- l'arriération mentale ;
- la schizophrénie ;
- le syndrome de Gilles de la Tourette ;
- la dysphasie ;
- de nombreux troubles du développement.
Bon à savoir : l'écholalie peut mener certains sujets au mutisme dû essentiellement à un état de grande frustration du fait de la difficulté d'échanger des propos cohérents avec une personne.
Écholalie : que faire ?
En l'état actuel des connaissances médicales, il n'existe pas de remède permettant de guérir l'écholalie. En revanche, la pathologie à laquelle ce trouble du langage est associé doit faire l'objet d'une prise en charge médicale.
Il est indispensable de :
- tout mettre en œuvre pour qu'en premier lieu soit menée une recherche étiologique qui permettra d'identifier la pathologie mise en cause dans la survenue de l'écholalie ;
- se diriger vers un spécialiste afin de mettre en place un protocole en vue d'enrayer la cause de l'écholalie.
En parallèle, plusieurs mesures peuvent être mises en place :
- Un traitement médicamenteux peut être prescrit dans le but de lutter contre le stress, l'anxiété voire l'état dépressif dont peut souffrir le patient atteint d'écholalie.
- Une thérapie cognitive et une thérapie comportementale aident les malades à vivre mieux au quotidien.
- Un suivi chez un orthophoniste est vivement recommandé, car les séances aident les sujets — jeunes et moins jeunes — à s'exprimer plus facilement, ce qui entraîne une baisse de leur frustration.
La prise en charge de l'écholalie peut être longue, mais elle apporte une réelle amélioration ressentie par le patient et par son entourage.
Bon à savoir : depuis avril 2019, les familles et les professionnels peuvent s'informer sur l'autisme, la pathologie, le dépistage, l’accompagnement du handicap, les aides médicamenteuses, les financements, l’inclusion scolaire ou l’intégration professionnelle grâce à la plateforme Autisme Info Service en composant le numéro vert 0 800 71 40 40 ou en consultant le site internet Autismeinfoservice.fr.
À noter : des plateformes de coordination et d'orientation pour les enfants présentant un trouble du neuro-développement se mettent progressivement en place. Ces plateformes visent à accueillir les jeunes enfants, pour lesquels un parcours de soins coordonné doit rapidement être engagé. Les bilans réalisés dans le cadre de ce parcours sont pris en charge par l’Assurance Maladie (décret n° 2018-1297 du 28 décembre 2018). Le décret n° 2021-383 du 1er avril 2021 a modifié l'article R. 2135-1 du Code de santé publique et a étendu le parcours de bilan et d’intervention précoce pour les troubles du neurodéveloppement aux enfants de 7 à 12 ans (il n'était jusqu'alors ouvert qu'aux moins de 7 ans). Le décret prévoit également que ce parcours bénéficie d’une durée d’un an, renouvelable une fois.