
Être maniaque correspond à la fois à un souci excessif du détail et au fait d’avoir des exigences envers soi-même et les autres. Pour certains maniaques, il s’agit d’être obsédé par la propreté, le rangement et le ménage par exemple. Au-delà d’une simple manie, la maniaquerie peut devenir une véritable obsession nécessitant une psychothérapie.
Qu'est-ce qu'être maniaque ?
Une personne maniaque, du grec « mania » qui signifie « folie », a un souci particulier du détail, du soin, du contrôle et de l’organisation, développant ainsi une personnalité obsessionnelle.
Distinction entre la maniaquerie et la manie
Dans le langage français courant, l’adjectif maniaque s’éloigne de la réelle définition de la manie. Cette maladie mentale se caractérise à la fois par des troubles de l'humeur, des troubles du comportement et des troubles intellectuels, la classant de fait dans la famille des névroses.
Cette définition se rapproche de la dépression mais en constitue dans un sens l’opposé. Lors d’un épisode maniaque, le patient aura des accès de folie, bien loin de la perturbation psychologique symptomatique d’un patient atteint de dépression.
Les termes « psychose maniaco-dépressive » (PMD) ou « maladie maniaco-dépressive » (MMD) étaient d’ailleurs utilisés jusqu’en 1980 dans le monde de la santé. L'alternance d'états de surexcitation et d'abattement justifiait cette psychose périodique.
Il faudra attendre la parution de la 3e édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux pour le dissocier du trouble bipolaire. L’état maniaque, qui se caractérise par un épisode de grande agitation, se rapproche des troubles de l’humeur observés chez la personne bipolaire mais ne comprend pas de phase dépressive.
Bon à savoir : Un traitement à base de thymorégulateurs voire de sédatifs peut être prescrit par un professionnel de santé pour calmer les phases d’agitation d’une personne bipolaire.
Que ce soit pour soi ou les autres, les maniaques vivent dans l’excès, parfois de façon irrationnelle, mais toujours en ayant conscience de leur trouble.
Le plus souvent, le maniaque se concentre sur la propreté, le rangement et le nettoyage de lui-même et de son environnement. Il développe ainsi un comportement compulsif et obsessionnel (TOC) qui peut avoir des conséquences négatives sur lui et son entourage.
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Quels sont les symptômes de la maniaquerie ?
Même s'il existe plusieurs niveaux d’intensité de la maniaquerie, certains symptômes sont communs à tous les maniaques :
- l'obsession du détail ;
- le besoin de contrôle ;
- la vérification plusieurs fois par jour ;
- la grande anxiété ;
- l’impossibilité de ne pas effectuer les rituels ;
- la souffrance psychologique.
Dans la plupart des cas, la maniaquerie n’a pas particulièrement de conséquences sur le quotidien. D’ailleurs, elle est souvent banalisée par l’entourage. Parfois, il peut s’agir d’une véritable névrose qui engendre une souffrance morale, une honte et une culpabilité. Lorsque c’est le cas, il est recommandé de consulter un psychologue ou un psychiatre.
Comment et pourquoi devient-on maniaque ?
Le plus souvent, le maniaque est sujet à l’anxiété, au manque de confiance en soi ou à d’autres troubles anxieux (phobies, attaques de panique, TOC). Il se rassure et utilise le nettoyage, le ménage, le rangement et le contrôle pour mettre à distance sa souffrance et son stress.
Il n’existe pas une seule cause de maniaquerie. Bien souvent, l’état maniaque révèle d'ailleurs à la fois une personnalité anxieuse des événements de vie et représente une façon de s’apaiser psychologiquement.
Être maniaque : quelles conséquences pour soi et sur son entourage ?
La maniaquerie peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale et psychologique de la personne, surtout lorsqu'elle devient obsédante et irrationnelle :
- anxiété, angoisse, attaques de panique, phobies (mysophobie par exemple) ;
- tristesse, isolement, solitude ;
- honte, culpabilité ;
- difficultés pour travailler, avoir des relations sociales et familiales ;
- troubles somatoformes (douleurs, troubles du transit ou maux de tête notamment).
Vivre avec une personne maniaque n’est pas toujours facile pour l’entourage qui ne comprend pas ce besoin de contrôle et de minutie. C’est pourquoi il est important de ne pas banaliser ce comportement, mais au contraire d’aider le proche à lâcher prise et à accepter de déléguer.
Pathologies associées : dans certains cas graves, la maniaquerie peut s’accompagner de TOC avec des rituels de nettoyage et de vérification. Il s’agit là d’une complication importante de la névrose qui nécessite une prise en charge psychiatrique ou psychologique.
Comment traiter le maniaque ?
La maniaquerie ne se traite pas toujours. Il n’est parfois pas nécessaire d’avoir recours à une psychothérapie ou un traitement médicamenteux, si les conséquences ne sont pas particulièrement importantes dans la vie quotidienne. Il peut s’agir d’une névrose tout à fait banale avec laquelle le maniaque apprend à vivre.
En revanche, lorsque ce trouble crée des crises qui prennent le dessus sur la vie professionnelle, familiale ou amicale, il est essentiel de mettre en place un travail sur soi avec un psychiatre ou un psychologue. De nombreuses approches peuvent être efficaces (psychanalyse ou thérapie cognitive et comportementale par exemple).
Pour aider un maniaque à lâcher prise, il est conseillé de :
- lui apprendre à relativiser ;
- lui suggérer de remplacer l’activité de nettoyage par autre chose ;
- l'inciter à déléguer avec l’aide de son entourage ;
- privilégier son bien-être pour diminuer son anxiété (massage, relaxation, méditation, sophrologie, yoga...).
Important : plusieurs mois peuvent être nécessaires pour arriver à changer ses habitudes et son fonctionnement de vie.