
Vouloir manger équilibré et sainement est une bonne démarche : après tout, il n'y a pas de mal à se soucier de sa santé. Mais comme il existe des gens persuadés qu'ils sont toujours malades, quand cela tourne à l’obsession, il y a un problème. On parle alors d’orthorexie.
L’orthorexie fait partie des troubles du comportement alimentaire (et non des troubles mentaux) au même titre que l’anorexie, la boulimie, etc., même s’il s’en distingue. Ce trouble se développe de plus en plus : en France, une personne sur cinq serait concernée.
Manger sainement : une possible addiction
L’orthorexique essaie de bannir de son alimentation tout ce qui peut être toxique pour sa santé et de ne consommer que ce qui peut au contraire lui apporter une meilleure santé :
- L’alimentation devient alors une obsession, puisque l’on ne peut manger que ce que l'on a contrôlé, analysé, vérifié.
- L’orthorexique va rechercher la qualité des aliments à la fois issus de l’agriculture biologique, sans additifs, sans conservateurs, sans colorants, sans pesticides, et qui ne doivent être ni trop gras, ni trop sucrés, ni trop salés. Compliqué.
- Mais les règles que se fixe l’orthorexique ne s’arrêtent pas là : elles peuvent aussi toucher la mastication (chaque aliment est sur-mastiqué), les modes de cuisson et le matériel utilisé (qui doit être irréprochable)...
Le goût des aliments et le plaisir de manger vont forcément devenir secondaires pour un orthorexique.
Conséquences éventuelles de l'orthorexie
L'orthorexie entraîne différents troubles :
- Un orthorexique planifiera tous ses repas, en s'informant sur les propriétés des aliments.
- Lorsqu’il aura choisi les aliments qu’il considère bons pour lui, il installera des rituels : rituels d’achats, de préparation, de cuisson, etc.
- Par conséquent, une grande partie de son emploi du temps (3 heures et plus) va être consacré à la recherche d’informations, la planification et les rituels. Ce temps ne sera plus consacré à d’autres choses : l’orthorexique finit donc souvent par s’isoler, parce qu'il ne peut plus manger chez des personnes non-orthorexiques ou au restaurant.
- L’orthorexique peut également développer une forme de paranoïa : il pourra croire que les autres, la société, etc. veulent l’empoisonner.
S’auto-diagnostiquer
Il existe un test : le test de Bratman qui permet de détecter des tendances orthorexiques. Répondez par oui ou non aux questions suivantes :
- Passez-vous plus de 3 heures par jour à penser à votre régime alimentaire ?
- Planifiez-vous vos repas plusieurs jours à l’avance ?
- La valeur nutritionnelle de votre repas est-elle à vos yeux plus importante que le plaisir de le déguster ?
- La qualité de votre vie s’est-elle dégradée, alors que la qualité de votre nourriture s’est améliorée ?
- Êtes-vous récemment devenu(e) plus exigeant(e) avec vous-même ?
- Votre amour-propre est-il renforcé par votre volonté de manger sainement?
- Avez-vous renoncé à des aliments que vous aimiez au profit d’aliments « sains » ?
- Votre régime alimentaire gêne-t-il vos sorties, vous éloignant de votre famille et de vos amis ?
- Éprouvez-vous un sentiment de culpabilité dès que vous vous écartez de votre régime ?
- Vous sentez-vous en paix avec vous-même et pensez-vous bien vous contrôler lorsque vous mangez sain ?
Si vous répondez OUI à 4 ou 5 des questions, vous révélez déjà un côté obsessionnel autour de la qualité de votre alimentation, n'hésitez pas à faire le point avec un professionnel de santé.
En répondant OUI à toutes les questions, vous êtes orthorexique, si cela a des conséquences néfastes pour vous, faites-vous aider par un nutritionniste, un psychologue ou encore un psychiatre.
Nos conseils pour être en bonne santé... sans en faire trop non plus :