Qui n'a jamais ressenti un chagrin d'amour ? Cette sensation d'être envahi par une douleur affective, un mal-être parfois profond ? Si le chagrin d'amour n'est pas une maladie, il peut néanmoins perturber votre équilibre psychologique jusqu’à engendrer des troubles sévères, le plus souvent de nature dépressive. Mais rassurez-vous, un chagrin d’amour reste une expérience de la vie commune à beaucoup d’hommes et de femmes. Même si cela paraît impossible sur le moment, il est tout à fait possible de guérir un chagrin d’amour.
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1. Repérez les facteurs aggravants pour mieux les éviter
Pour guérir un chagrin d’amour, l’isolement et certains ressentis peuvent constituer des facteurs extérieurs aggravants. Apprenez à les éviter.
Rompez l'isolement
Restez vigilant à ne pas vous couper totalement du monde extérieur.
- Maintenez vos relations sociales et familiales qui vous détournent pour un temps de votre mal-être. Même si le cœur n'y est pas, acceptez les invitations de votre entourage.
- Faites un tour sur les réseaux sociaux et maintenez certaines discussions, à la fois pour partager avec d'autres vos difficultés, mais aussi pour vous changer les idées.
Cela n’empêche pas le besoin de solitude, il est par ailleurs normal de se recentrer sur soi.
Bon à savoir : se séparer d’un être aimé peut aussi avoir du bon et, parfois même à plus long terme, permettre de se rendre compte des inconvénients de cette relation amoureuse.
Soyez vigilant à la culpabilité et à l’angoisse d'abandon
Le sentiment de culpabilité et l'angoisse de l'abandon peuvent être des facteurs internes aggravants, car l’être esseulé risque de s’auto-punir en se faisant du mal ou risque de s’enfoncer dans un repli dépressif plus grave.
Soyez par ailleurs vigilant à ne pas confondre le manque immédiat de l'être aimé, certes vif et très douloureux, et une sensibilité dépressive qui, elle, peut accentuer votre blessure et vous envahir exagérément.
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2. Respectez certaines étapes psychologiques
Suite à la perte de l’être aimé, vous passerez peut-être par un certain nombre de phases. Laissez-vous traverser par ces différents moments tout en étant attentif à leur intensité ou leur durée.
Le déni
Phase durant laquelle vous agissez comme si rien n'avait changé. Certains vont ainsi continuer à solliciter l'être aimé en refusant la réalité de la séparation. Si le déni est trop important, la prise de conscience peut être vécue comme brutale et générer des émotions exacerbées et difficiles à gérer ensuite.
La colère
Phase pendant laquelle vous en voulez à l'être aimé. Cette colère est parfois ressentie contre soi-même, et la personne s'attribue la responsabilité de son échec amoureux. C'est une période où vos sentiments peuvent être très ambivalents et osciller.
Certaines personnes vont se sentir très anxieuses de cette situation, traversant des nuits d’insomnie, et recherchant le contact avec l’entourage pour ne pas rester seul. Des ruminations vont les envahir, cherchant à la fois les raisons de cette situation et ce qui pourrait permettre le retour de l’être aimé.
La personne va souvent chercher à maintenir à tout prix des contacts avec l’être cher, tentant de le reconquérir. Ces tentatives vont s’avérer souvent inefficaces, la confiance en soi et en l’autre étant souvent altérées.
La dépression
Phase pendant laquelle ruminations, tristesse, douleur morale, apathie, perte d'appétit peuvent se faire sentir. Vous êtes inconsolable, ne trouvant plus goût à rien. Vous pleurez souvent, vous vous réfugiez dans le sommeil et revoyez les photos de l'être aimé en ressentant beaucoup de chagrin.
L’acceptation
Dernière phase, l'acceptation : c'est le moment où les souvenirs de la relation ne sont plus aussi pénibles à se remémorer.
Bon à savoir : ces processus existent dans un autre phénomène appelé le travail de deuil, phénomène qui ne concerne pas que la mort mais s’active aussi dans toutes situations de perte (déception amoureuse, perte d’un idéal professionnel, annonce d’infécondité, etc.).
À noter : tout le monde ne va pas vivre un chagrin d’amour de la même façon et ne traverse pas de la même façon ces processus de perte et d’acceptation.
3. Traversez cette période d’instabilité seul mais entouré
Guérir un chagrin d'amour, c'est aussi s'occuper de soi et s'entourer des bonnes personnes. L’existence d’une activité professionnelle et d’un entourage familial et amical à l’écoute sont le plus souvent des facteurs aidants pour surmonter et dépasser un chagrin d’amour. Une fois la séparation acceptée, c’est même parfois aussi l’occasion d’opérer d’autres virages existentiels.
Recentrez-vous sur vous
C'est une période où vous allez vous sentir seul avec vous-même.
- L'introspection est nécessaire, mais pas tout le temps.
- Profitez-en pour vous dorloter et autorisez-vous temporairement à régresser un peu. Une journée pyjama devant une série TV ou quelques douceurs sucrées ont des vertus simples mais essentielles dans ces moments-là.
- Même si l’être cher ne vous aime plus, vous n’en êtes pas moins quelqu’un de bien, car son amour et la valeur de votre être sont deux choses différentes.
- Peu à peu, vous allez cependant reprendre le rythme du quotidien et progressivement réinvestir vos activités habituelles.
- (Re)-faites les activités que vous ne faisiez plus car vous étiez justement en couple.
Sollicitez votre entourage
Parmi votre entourage, privilégiez les personnes qui seront à vos yeux les plus compréhensives à votre égard.
- Ménagez-vous et profitez-en pour être entouré et rassuré par votre entourage bienveillant.
- Laissez pour un temps ceux qui pourraient s'avérer culpabilisants.
- Lorsque votre entourage est inquiet pour vous et se sent impuissant devant votre désarroi, il peut avoir des comportements inapproprié (par exemple : tenter de vous présenter votre futur prétendant). Il peut aussi vous suggérer de faire votre deuil de la relation amoureuse, de « passer à autre chose ».
- Ne vous laisser pas envahir par ces attitudes maladroites. Cela peut vous sembler inadapté et c’est normal, il ne s’agit pas dans un premier temps de brûler les étapes, car peut-être est-ce trop tôt et même ne le souhaitez-vous pas.
- Exprimez-leur votre ressenti mais conservez des moments avec votre entourage.
4. Exprimez et partagez vos émotions
Le temps de la réparation morale et psychologique n’est pas celui d’un calendrier ou d’un planning défini à l’avance. Prenez le temps de vivre la perte de l’être aimé en laissant émerger votre peine et en exprimant votre désarroi aussi longtemps que nécessaire :
- avec les personnes bienveillantes de votre entourage ;
- avec vous-même, par écrit ou par tout autre moyen d'expression comme la peinture, le dessin, etc., qui va faciliter un effet libérateur des émotions douloureuses. De plus, ces moments existentiels singulièrement difficiles laissent des témoignages particulièrement beaux et touchants ;
- avec un professionnel : consulter un psychologue peut vous aider à traverser cette période difficile. Aujourd'hui, nul besoin d'être atteint d'un trouble mental pour consulter un psychologue. Le fait de parler de son ressenti avec un professionnel neutre et spécialiste des comportements humains est reconnu comme faisant partie du domaine du soin. Par sa formation et sa neutralité, le psychologue est là pour recevoir votre désarroi et vous aider à comprendre votre vécu psychologique de la situation.
5. Une psychothérapie peut vous aider à surmonter la situation
Aujourd’hui, il est fréquent de consulter un psychologue, un psychiatre ou son médecin traitant pour des difficultés personnelles, relationnelles et/ou existentielles. Pour guérir un chagrin d’amour, la psychothérapie s’envisage alors :
- comme un soutien psychologique, pour traverser cette épreuve ;
- et/ou comme un traitement de fond, pour analyser ce qui, dans votre personnalité et dans vos expériences passées, peut vous fragiliser plus particulièrement. Par exemple, d’autres échecs amoureux non surmontés ou des relations d’attachement trop complexes durant l’enfance peuvent réduire les capacités d’un individu à accepter la perte de l’être aimé.
Si vous décidez de consulter un psychologue en libéral, vous pouvez passer tout simplement par les Pages Jaunes. Néanmoins, afin de vous assurer que le psychologue que vous choisirez a bien toutes les compétences requises, n'hésitez pas à vous connecter au site internet de l'agence régionale de santé (ARS) de votre région pour obtenir le numéro Adeli du psychologue choisi. Ce numéro garantit qu'il a bien enregistré ses diplômes et peut donc exercer son activité.
Des consultations gratuites avec des psychologues existent également dans les centres médico-psychologiques (CMP) dans bon nombre de villes en France.
7. Gardez seulement les bons souvenirs
Peu à peu, entraînez-vous à utiliser votre mémoire comme une alliée : si votre histoire d'amour est terminée, considérez que les bons souvenirs, eux, ne sont pas perdus. Pensez à ce que vous avez vécu de bon, plutôt qu’à ce que vous ne vivrez plus, ce qui est d’ailleurs une vue de l’esprit, car vous ne pouvez pas prédire l’avenir. Vous avez forcément gardé « quelque chose » en vous de ces bons souvenirs.
Ce « quelque chose », c’est le sentiment d’avoir vécu du bon temps, d’avoir ri, aimé, partagé, découvert des lieux, des mets, des sensations, des opinions, etc. Tout cela n’est pas perdu, car c’est en vous.