La paraphilie correspond à l’ensemble des pratiques sexuelles qui sortent du schéma « traditionnel » ou « normal ». Appelées parfois les « perversions », il s’agit d’un ensemble de dérives sexuelles qui peuvent être dangereuses, hors la loi ou à l’origine de souffrances.
Qu'est-ce qu'une paraphilie ?
Une paraphilie, du grec « para » qui signifie « à côté de », et de « philia », qui signifie « amour », est une sexualité ou un acte sexuel différent de l’acte hétérosexuel ou homosexuel classique. Il s’agit d’un comportement considéré comme déviant par la psychiatrie à cause de la recherche de plaisir sexuel avec un partenaire ou un objet de façon inadaptée, ou dans des circonstances anormales.
Quels sont les différents types de paraphilie ?
Il existe de nombreuses paraphilies, toutes décrites dans le manuel des maladies mentales, le DSM, et dont les plus fréquentes sont :
- le fétichisme avec des objets (latex, chaussures ou dentelle notamment) ;
- le bondage qui consiste à lier son partenaire avec des cordes par exemple ;
- l’exhibitionnisme, ou le fait de montrer ses organes génitaux en public ;
- la pédophilie, ou le visionnage d'images pédopornographiques ;
- le travestisme qui consiste pour un homme de s'habiller en femme par exemple ;
- le voyeurisme, ou le fait de regarder d’autres personnes avoir des relations intimes ;
- la zoophilie, c’est-à-dire l’attirance sexuelle pour les animaux ;
- le sadomasochisme qui inflige des douleurs ou des humiliations sur le partenaire consentant ;
- le frotteurisme, c’est-à-dire le fait de toucher ou de se frotter contre une personne ;
- la salirophilie, ou le fait de souiller ou salir son partenaire ;
- le vampirisme, ou l’attirance pour le sang.
Bon à savoir : la loi n° 2018-703 du 3 août 2018 a renforcé la lutte contre le voyeurisme sexuel en créant un nouveau délit dans le Code pénal. Le voyeurisme sexuel est désormais sanctionné par une peine d'emprisonnement de 1 an et une amende de 15 000 € (article 226-3-1 du Code pénal).
Quelles sont les spécificités de la paraphilie ?
Pour parler de paraphilie, il faut que le comportement dure depuis plus de 6 mois et qu’il soit à l’origine d’une souffrance psychologique ou de conséquences dans la vie professionnelle, familiale ou sociale.
Dans certains cas, la paraphilie peut être un délit condamnable par la loi. Si le comportement sexuel implique un partenaire non consentant, un enfant, un exhibitionnisme ou un visionnage d’images pédopornographiques, le paraphile devient un délinquant sexuel.
À noter : la loi n° 2018-703 du 3 août 2018 a renforcé la lutte contre les nouvelles formes d'agressions telles que le cyberharcèlement (harcèlement commis par le biais d'un service de communication au public en ligne, ou par le biais d'un support numérique ou électronique). Ce type d'agression est désormais passible d'une peine d'emprisonnement de 3 ans et d'une amende de 45 000 €.
Quelles sont les conséquences de la paraphilie sur soi et l'entourage ?
La paraphilie a toujours des conséquences graves sur soi et son entourage. Elle engendre des souffrances psychologiques très importantes au quotidien, et un handicap, que ce soit sur le plan professionnel, familial ou amical.
Du fait de sa sexualité déviante, le paraphile souffre de ses pulsions, de l’absence de contrôle sur ses fantasmes et son comportement. Il s’agit d’une véritable maladie mentale qui nécessite une prise en charge psychiatrique et qui peut être difficile à comprendre par l’entourage, surtout lorsque cela implique des délits.
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Paraphilie et pathologie
Pour que la paraphilie soit une pathologie, c’est-à-dire une maladie mentale, il faut que le comportement soit répétitif, dure plus de 6 mois, et surtout qu’il engendre une souffrance psychologique et des conséquences négatives dans la vie de la personne. Dans ce cas, il est essentiel de consulter un psychiatre ou un psychologue pour faire une psychothérapie afin d’appréhender sa sexualité de façon différente et apaisée.
Avoir recours au fétichisme, au travestisme, ou encore au sadomasochisme de façon occasionnelle, consentante, sans souffrance pour soi ou les autres, n’est pas considéré comme une paraphilie, mais plutôt comme un comportement sexuel différent. De même, les différentes orientations sexuelles (homosexualité, hétérosexualité, bisexualité, etc.) ne sont pas des paraphilies.
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