Mythomane

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Jeunes femmes qui chuchotent 123RF / Nicoleta Ifrim-Ionescu

S'inventer une carrière de médecin, un passé de grand voyageur, ou se présenter comme l'héritier d'une famille prestigieuse pour se valoriser aux yeux des autres, autant de comportements caractéristiques de la mythomanie. Les mythomanes vivent en effet dans un mensonge permanent auquel ils finissent par croire.

Faisons le point sur cette tendance compulsive à mentir, qui relève de la psychiatrie.

Définition du mythomane

Le terme "mythomane" s'applique à une personne qui vit dans le mensonge : elle invente des faits dont elle aurait été l'actrice ou le témoin.

Si elle est consciente du caractère mensonger de ses propos, la limite entre sa vie imaginaire et la réalité n'est pas tout à fait claire dans son esprit. Cet aspect la distingue d'une personne qui a recours ponctuellement au mensonge dans un but bien précis (dissimuler un fait, obtenir quelque chose, etc...).

Le mythomane cherche à convaincre son entourage de la véracité de ses propros pour pouvoir se convaincre lui-même de leur réalité. Sa personnalité est clivée : une partie sait pertinemment qu'il y a mensonge, tandis que l'autre cherche à adhérer aux fabulations.

Le psychiatre Ernest Dupré est le premier a avoir introduit le concept de mythomanie en 1905. Il en donne la définition suivante : « tendance pathologique plus ou moins volontaire et consciente au mensonge et à la création de fables imaginaires ».

Bon à savoir : le mot "mythomanie" vient du grec "mythos" qui signifie "légende", et de "mania", qui désigne en grec la folie.

Quatre types de mythomanes

Ernest Dupré a défini 4 catégories de mythomanies :

  • La mythomanie vaniteuse, qui peut apparaître sous différents traits. La personne :
    • invente des faits qui vont la valoriser, comme des actes de bravoure accomplis ou un statut social important ;
    • invente un statut de malade ou se présente comme victime d'accidents ou d'agressions, pour être plainte par les autres ;
    • se dénonce pour un crime dont elle n'est pas l'auteur, pour attirer l'attention sur elle.
  • La mythomanie errante, où la personne change régulièrement de lieu de vie et recommence à chaque fois à raconter ses mensonges à un nouvel entourage.
  • La mythomanie maligne, où le mensonge est dirigé contre l'autre (par exemple dénoncer quelqu'un pour des faits répréhensibles qu'il n'a pas commis).
  • La mythomanie perverse : la personne élabore des mensonges pour obtenir de l'argent (escroquerie) ou les faveurs sexuelles d'un tiers.

Causes de la mythomanie

Les mythomanes s'inventent un monde imaginaire pour échapper à une réalité qui est difficile à supporter.

Vivre des événements traumatisants, enchaîner des échecs, peuvent conduire au développement de ce type d'affection psychiatrique.

Mythomane : quel traitement ?

Il n'est jamais facile de poser un diagnostic de mythomanie, car la personne vit de façon très intense dans son monde imaginaire et tient un discours bien élaboré : son entourage, et même le corps médical, peut avoir du mal à repérer le trouble.

À noter : de plus, la plupart des mythomanes ne se sentent pas malades et ne vont pas consulter spontanément.

Il est difficile pour les proches d'un mythomane de savoir quelle attitude adopter pour l'aider. Aller dans son sens en acceptant ses mensonges n'est pas forcément la bonne solution, mais le confronter à la réalité peut également être très violent.

Il est ainsi important que le patient soit pris en charge par un médecin psychiatre. Celui-ci cherchera à déterminer les causes de l'apparition du trouble dans l'histoire de son patient.

Certaines approches peuvent également reposer sur une thérapie cognitive et comportementale.

Remarque : il n'existe pas de traitement médicamenteux spécialement adapté à la mythomanie.

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