Que sont les troubles de l’attention ? Quels sont les signes et les symptômes qui peuvent révéler un trouble de l’attention ? Le trouble de l’attention est-il toujours lié à l’hyperactivité ? Que faire pour aider un enfant ayant un trouble de l’attention ? L’hyperactivité révèle-t-elle que l’enfant est surdoué ? Qu’en est-il à l’âge adulte ?
Les réponses à vos questions dans notre article.
Troubles de l’attention chez l'enfant : qu'est-ce que c'est ?
Les troubles de l’attention chez l’enfant désignent en général des difficultés de concentration.
- On parle de « trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité » (aussi appelé TDAH pour « Trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité » ou TDA/H pour « Trouble du déficit de l’attention sans hyperactivité »).
- On distingue les troubles avec impulsivité dominante et les troubles avec inattention dominante.
Bon à savoir : on parle aussi d’« instabilité motrice » ou de « syndrome hyperkinétique » pour désigner le trouble de déficit de l’attention avec hyperactivité.
À noter : parce qu’il y a une plus grande proportion d’hyperactifs parmi les enfants surdoués, on pense trop souvent qu’un enfant hyperactif est un enfant surdoué. Bien qu’un certain nombre de signes soient les mêmes, ces deux profils ne peuvent être confondus et doivent bien être considérés de manière distincte. L’hyperactivité n’entraîne pas systématiquement un caractère surdoué.
Causes des troubles de l’attention
Il semblerait que les troubles de l’attention trouvent leur origine à un niveau neurobiologique. Un manque de dopamine, un neurotransmetteur, serait en cause.
Par ailleurs, une équipe de chercheurs français a montré qu’un variant génétique (gène SNAP25), en altérant un réseau impliqué dans la neurotransmission, était associé à divers troubles psychiatriques, dont l’hyperactivité et les troubles de l'attention.
Mais il existe des facteurs aggravants en cas de traumatismes dans l’enfance et des facteurs de protection liés à l’éducation.
Symptômes des troubles de l’attention
Les trois signes principaux d’un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH) sont :
- l’inattention (l’enfant n’écoute pas quand on lui parle, il est facilement distrait) ;
- l’hyperactivité(l’enfant est agité et ne tient pas en place dans les moments calmes) ;
- l’impulsivité (l’enfant a du mal à patienter et réagit sans attendre de consignes).
Attention à relativiser l’observation de ces signes, car ils correspondent souvent en partie au comportement normal d’un enfant. Pour être pertinents, les symptômes doivent être observés pendant au moins 6 mois. Le comportement de l’enfant doit être également mis en parallèle avec celui des enfants du même âge.
Bon à savoir : pour mieux diagnostiquer un trouble de l’attention, des questionnaires, tels que le questionnaire de Conners, sont utilisés.
Un trouble de l’attention s’accompagne souvent de : trouble anxieux, troubles de la motricité, troubles du sommeil, bégaiement, difficultés d’apprentissage, dyslexie.
Troubles de l’attention : quel traitement ?
Le traitement des troubles de l’attention par des médicaments est très efficace, mais il ne devrait être utilisé qu’en derniers recours. Il est en effet préférable pour l’enfant de lui apprendre à mieux connaître et maîtriser son trouble de l’attention dans le cadre d’une thérapie adaptée, avec l’aide des parents et des enseignants.
Pour éviter l’apparition de complications, un enfant souffrant de trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité pourra être pris en charge après un dépistage précoce. Les parents doivent être sensibilisés aux besoins éducatifs spécifiques et à la coordination entre éducation, rééducation, soins et pédagogie. Des aménagements scolaires pourront être mis en place.
Des plateformes de coordination et d'orientation pour les enfants présentant un trouble du neuro-développement accueillent les jeunes enfants, pour lesquels un parcours de soins coordonné doit rapidement être engagé. Les bilans réalisés dans le cadre de ce parcours sont pris en charge par l’Assurance Maladie (décret n° 2018-1297 du 28 décembre 2018). Le décret n° 2021-383 du 1er avril 2021 a modifié l'article R. 2135-1 du Code de santé publique et a étendu le parcours de bilan et d’intervention précoce pour les troubles du neurodéveloppement aux enfants de 7 à 12 ans (il n'était jusqu'alors ouvert qu'aux moins de 7 ans). Le décret prévoit également que ce parcours bénéficie d’une durée d’un an, renouvelable une fois.
Médicaments utilisés contre les troubles de l'attention
Les principales substances utilisées contre les troubles de l'attention sont le méthylphénidate, des dérivés de l'amphétamine et l'atomoxétine.
Méthylphénidate
Le méthylphénidate (Ritaline®) est le plus souvent utilisé contre le trouble du déficit de l'attention avec hyperactivité.
- Il ne permet pas de guérir mais de réduire les effets du trouble de l'attention. Il agit en stimulant l'activité de la dopamine dans le cerveau, ce qui a l'effet paradoxal de calmer l'enfant.
- Les effets indésirables du méthylphénidate sont des troubles du sommeil, une perte d'appétit, des maux de ventre, des maux de tête, des tics, etc. De plus, selon une étude chinoise, le méthylphénidate serait associé à une multiplication par 4 du risque de crise d’épilepsie dans les 30 jours suivant l’initiation du traitement.
- Le traitement par méthylphénidate est efficace chez 70 % des patients du moment qu'il est suivi.
Bon à savoir : un traitement par méthylphénidate est sans accoutumance.
Dérivés de l'amphétamine
Quand le méthylphénidate ne semble pas faire effet, d'autres médicaments à base de dérivés de l'amphétamine peuvent être proposés. Les effets sont comparables à ceux du méthylphénidate.
Atomoxétine
L'atomoxétine, à la différence du méthylphénidate, n'est pas un médicament stimulant. Elle a la particularité de ne pas influencer le sommeil et est recommandée quand le méthylphénidate provoque des tics.
Conseils pour mieux vivre avec un trouble de l'attention
Des conseils simples au quotidien peuvent aider les parents et les enfants dans le traitement d'un trouble de l'attention, par exemple :
- Avancez par étapes (une chose à la fois) pour ne pas surcharger l'esprit de l'enfant.
- Privilégiez un environnement calme, ne multipliez pas les stimulations (télévision, radio, groupe agité).
- Instaurez un rituel du coucher : habituez votre enfant à un temps calme avant de dormir (lire une histoire par exemple) afin de l'aider à trouver plus facilement le sommeil.
- Imposez-vous des pauses : instaurez des temps de repos pour vous-même et pour la famille avant d'être à bout de forces.
- Favorisez la mise à l'écart temporaire plutôt que la punition : si vous sentez que vous avez atteint vos limites, envoyez l'enfant dans sa chambre quelques minutes, le temps pour vous et pour lui de se calmer.
- Identifiez une différence à valoriser : nourrissez la créativité et motivez votre enfant dans ses activités, prenez l'hyperactivité comme un moteur plutôt qu'un poids.
Bon à savoir : l'ashwagandha, utilisée en médecine ayurvédique, favoriserait l'attention. On trouve cette plante sous forme de gélules ou de poudre à prendre en cures de trois mois.
Trouble de l’attention à l’âge adulte
L'évolution d'un trouble de l'attention est variable :
- On estime que, chez un tiers des personnes ayant un trouble de l’attention, les symptômes disparaissent à l’âge adulte.
- On constate également qu’un tiers des personnes ont toujours un trouble de l’attention mais qu’elles réussissent à les contrôler.
- Enfin le tiers restant souffre encore d’un trouble de l’attention sans pouvoir le gérer.